31/01/2011

Repose en paix, qu'ils disaient



Un album post-mortem pour le célèbre zombi dansant ? Comique. Et pitoyable à la fois.
L’occasion de se demander jusqu’ou peut aller le vice des maisons de disques dans leur acharnement à déterrer les cadavres. Les mythes rapportent. Autant les exploiter jusqu’à la moelle –c’est le cas de le dire-.
De son vivant, le King au teint de spectre m’inspirait de la sympathie sans atteindre toutefois l’idolâtrie. « Will you be there » à la kermesse de mon école, « Beat it », à la boum de mon collège, son comeback décevant lors de mes années lycée, un chagrin d’amour sur « Heal the world…J’avais le sentiment que Michael Jackson avait toujours fait partie de ma vie, le symbole d’une génération quelque part. Qui n’a jamais tenté un moonwalk sur son parquet fraichement ciré ?

La légende était si ancrée dans les esprits que personne ne le croyait réellement mortel malgré une carrière sur le déclin. Aujourd’hui encore, les fans les plus assidus ne peuvent se faire à l’idée. A en croire les rumeurs, son décès serait une mise en scène. Peut-être même qu’il serait sur une île déserte tranquillement occupé à griller des saucisses en compagnie de Kurt Cobain et du président Kennedy.

Quoiqu’il en soit, l’intention des Marchands du Temple -et de leurs inévitables disques inédits dénichés au fin fond de vieux greniers rien que pour les fans en transe- ne me semble pas très honnête. On me dira que j’aurai été drôlement naïve de croire le contraire. Et en effet. Seulement , ils auraient pu avoir la délicatesse, je dirais même le tact d’enrober cela de manière moins commerciale. Car cet album d’outre-tombe sonne trop faux pour attirer. Il respire à plein nez le désir de ruiner les derniers nostalgiques en ne restituant que l’ombre du fantôme.
Autant je soutiens l’initiative des coffrets collectors (et autres best-off) , autant ces "nouveaux albums sous respiration artificielle" ont le don de me filer le bourdon.

Mais puisque l’heure est aux chairs putréfiées, les Zombettes ont également décidé de faire une sortie hors de la morgue :

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un artiste mort rapporte plus qu'un artiste vivant, sur le déclin, quoique je ne sois pas certain qu'un artiste en vie ayant atteint sa vitesse de croisière ne soit pas plus rentable mort que vivant. Il faudrait mettre cela en équation avec, entre autres, comme paramètres :

- La longueur de sa carrière.
- Le nombre de disques sortis.
- Son rayonnement.

Puis mixer le tout avec un rayonnement médiatique directement issu de la psychologie de hall de gare qui a innondé les magazines people, un zest d'alibi de la communauté WASP qui a exhibé M.Jackson (en même temps que d'autres "exemples" comme Bill Cosby) comme une excuse prouvant que tout le monde peut s'en sortir aux USA, même en étant noir.

Ce que tu décris, je le mets au même niveau que les agissements de ceux qui ont mis en vente la Ford Pinto dans sa première version US. L'éthique est une option destinée à faire joli sur une carte de visite par exemple ou lors d'une campagne publicitaire, il faut d'ailleurs voir la montée en puissance du greenwashing.

Sans être un expert, ce pas si fameux produit d'outre tombe, n'est il pas produit à partir de chutes, de morceaux non finalisés ou rejetés par l'artiste ?
Ce n'est plus un album sous respirateur artificielle mais une tentative de création d'un homoncule musicale par un apprenti sorcier qui aurait raté 2 ou 3 douzaines de marches à son cursus et qui se serait reconverti dans le marketing ascendant trader.

Shelina a dit…

Il y a une polémique sur cet album comme quoi ce ne serait même pas le "vrai" Michael qui chante.Et je pense que c'est carrément possible.

In concrete, c'est du mixage à partir de bribes d'inédits, complétées par l'intervention d'artistes vivants, en gros de l'album Frankenstein qui fait limite peur.Aucun intérêt quoi. quoique, la couverture est pas mal...mais pas très originale.

Ah et enfin, je tiens à souligner que malgré des années de putréfaction, les zombettes n'ont pas pris une ride. Et j'aime !