29/08/2010

Awake


La particularité de cette illus est qu'il s'agit d'une gouache. Ça nous fait une belle jambe, me répondriez-vous. Ce à quoi je répondrais à vos gambettes de rêve que n'avais pas touché de la vraie gouache depuis jolie lurette et que par conséquent, c'est avec une excitation mêlée d'inquiétude que j'ai ressorti ma peinture du placard.
En ce qui concerne le résultat, je suis partagée.
A la fois, ça ne ressemble pas du tout à ce que j'avais prévu à l'origine, visuellement j'entends. Mon crayonné de base étant plus "précis":

A la fois , l'entrelas de couleurs floues , les traits du visage plus minimalistes, accentuent la fragilité du personnage et surtout son innocence. Pour preuve, ce zoom sur l'expression de la môme :

Le truc c'est que ces coups de pinceaux imprévus ont rempli mes objectifs plus pertinemment que ce que j'avais planifié, comme si l'intuition m'avait mieux guidée que la rigueur. En fin de compte, je suis satisfaite de l'expérience, et prête à la renouveler. Peut-être même que je me mettrai -ô fantasme suprême- à peindre mes notes de blog. Seulement je me méfie de ces coups de foudres , qui ont tendance à m'égarer du droit chemin. Je m'explique.

La polyvalence est à la fois ma plus grande qualité et mon pire défaut. J'ai cette fâcheuse tendance à papillonner d'un trip à l'autre, plutôt que n'en choisir qu'un seul. Je suis une éternelle infidèle du stylo, une amante insatisfaite des arts graphiques, fuyant le compagnon paisible pour les sensations inattendues. Et ce statut d'artiste adultère déroute le spectateur pantouflard, habitué à son plateau-repas, servi à heure fixe et accompagné de la même sauce. Sa bonne vieille sauce ou le moindre épice de nouveauté suscite le haut-de-coeur. Mon restaurant est celui ou on ne mange pas deux fois la même chose, parce que le chef s'est blasé de son dernier rôti. Un jour , on y sert du carpaccio, le lendemain, du hamburger, puis un mois après, les bâtiments sont rasés pour laisser place à une cafétéria malgache. J'énerve par ma façon de ne pas savoir ce que je veux, et c'est d'autant plus dur à encaisser que ça m'agace moi même.

Quoi qu'il en soit, j'essaie peu à peu de poser mes marques entre l'écriture et le dessin, tâchant tant bien que mal de mêler les deux, sans que l'un occulte l'autre. C'est là tout le défi. Mais j'ai réellement repris le goût de la peinture, et ce serait dommage d'y résister.

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